BENJAMIN II Suite .

 

 

Nous sommes restés à la cuisine , jusqu’à 21 h environ il m’a décrit brièvement son mode de vie . J’ai donc appris que depuis l’age de 14 ans il avait sillonné à vélo , une grande partie de l’Europe , y compris l’Europe de l’est . Comme je suis un couche-tôt , parce qu’un lève tôt , et aussi à cause de l’accumulation de la douleur durant la journée , je l’ai incité à gagner ses appartements , je lui ai décrit les lieux , et où se trouvait le nécessaire dont il aurait besoin .

Avant que nous nous séparions , je lui ai demandé à qu’elle heure il comptait partir le lendemain matin et ce qu’il souhaitais prendre pour son petit déjeuner . Je lui ai dit qu’étant donné que je serais certainement levé avant lui , il n’avait pas à se préoccuper de moi et qu’il pourrait partir à l’heure qui lui convenait . Il m’a répondu qu’il n’était pas pressé et n’avait pas fixé d’heure de départ . Au moment où j’allais le laisser , pour aller dans ma chambre , il m’a interpellé et m’a dit ceci : « Je vois qu’en conséquence de votre situation il y a beaucoup de travail dans cette maison ; si vous voulez , demain je vous fais du travail pour vous remercier de votre hospitalité , vu que je ne suis pas pressé ». Je lui ai répondu que je ne demandais pas mieux , mais que l’hospitalité ça ne se monnayait pas , et que je le payerais en conséquence .

Non , Non ! S’est il esclaffé , cela me fait très plaisir ; nous nous sommes chipotés sur ce sujet un moment , ce qui était de bonne augure , nous avons tapé nos trèfles à 5 feuilles et sommes allés chacun de notre côté nous coucher .

 

Dès 5 heures , j’étais à l’ordinateur , m’efforçant de ne pas faire trop de bruit ; à 7 heures , Benjamin est descendu les escaliers devant moi ; il m’a avoué avoir bien récupéré de sa fatigue de la veille , il est allé à la cuisine se faire un café .

Puis il est revenu me demander ce que je souhaitais lui faire faire . Nous avons ensemble dressé un petit planning , nous sommes descendus voir sur place ; il a fait ses premières armes au guidon d’un fauteuil roulant . Je lui ai donné la clef du garage et de la remise ou se trouvent les outils de jardin , lui ai fait savoir qu’en cas de doute , il n’hésite pas à venir me demander .

Jacques , le Kiné est arrivé vers 10h30 comme à son habitude . Je lui ai présenté Benjamin .

A midi j’ai dû héler mon laborieux vagabond pour lui rappeler l’heure du repas . Nous avons mangé je ne sais plus quoi , mais cela n’a aucune importance . A 13h , il s’est levé , a débarrassé la table ; j’ai voulu l’arrêter en lui disant qu’il fallait me laisser faire ce qui était dans mes possibilités . Je suis donc parvenu à lui interdire de faire la vaisselle que je faisais une fois par jour ou que je laissais à Carmen ou à Fadie si cela correspondait à leur présence .

L’après midi Sophia une petite vietnamienne et Cédric son copain , un petit couple de semi-bénévoles à la vaillance limitée , est venu faire un tour comme cela avait été convenu . Tout de suite Sophia , m’a montré du doigt Benjamin dans ses œuvres dans le jardin , et m’a demandé « c’est qui celui là » , j’ai brièvement décrit cette venue et les circonstances de son apparition , mais j’ai surtout ajouté , allez voir quelqu’un de généreux , qui lui n’a pas peur de l’être , et uniquement pour me faire plaisir , il travaille comme un forcené sans compter sa peine bien au contraire . j’ai ajouté ce proverbe qui en dit long en peu de mots : «  Montre moi ce que tu fais , je te dirai qui te es » . Avec Benjamin , tout comme avec vous , on sait très vite qui vous êtes , tirez vos conclusions .

La mienne est simple , je sais qui a toutes les raisons d’être fier de lui . C’est tout !

 

 

III Suite le mois prochain (Août )